C’est plus facile de descendre une piste que de la monter ! Mais aujourd’hui je tente le ski de randonnée. Une discipline qui permet de monter la piste, sans glisser en arrière grâce à des peaux de phoque.
Il est 7h, je rejoins Thomas, le moniteur, et mon groupe de très bons skieurs sur piste qui a hâte de découvrir le ski de rando. Pour ma part, j’ai 10 questions à la minute qui me viennent en tête : est-ce que ça va être difficile ? Est-ce que je suis habillée correctement ? Comment vais-je mettre les skis ? Thomas me répond alors, avec un petit sourire : “ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer.”
Il nous présente ensuite le matériel qui, à première vue, est très semblable à celui utilisé pour le ski alpin. La plus grande différence est la paire de peaux de phoque que l’on doit coller sur la semelle des skis afin de pouvoir monter sans glisser en arrière. Ça y est, l’expérience “Premières Traces” débute.
L’ivresse du coureur
Pendant que je tente de reprendre mon souffle lors de l’ascension, deux membres de mon groupe discutent du plaisir éprouvé lors de l’effort fourni à la montée, autrement appelé “l’ivresse du coureur”. Je sens la sueur dans mon dos et en toute franchise, je me demande bien où est le plaisir dans cette discipline. Mais une fois au sommet, après une ascension éprouvante, je dois bien admettre que la technique est relativement simple à acquérir, mais que le ski de rando demande quand même un certain effort.
Le ski de randonnée : du moyen de transport à la pratique sportive
Le ski de randonnée n’a cessé de gagner en popularité ces dernières années, mais la pratique et la base du matériel remontent à bien longtemps. On trouve des preuves de l’utilisation de skis de randonnée en Norvège au 16ᵉ siècle. Pour se déplacer, les peuples Nordiques utilisaient de longs skis sous lesquels ils collaient des peaux de rennes, d’élans ou de phoques. Le terme “peaux de phoque” est toujours utilisé aujourd’hui, mais les peaux sont désormais synthétiques.
La pratique sportive s’est fortement développée il y a une vingtaine d’années, quand seuls les athlètes aventureux se lançaient dans l’ascension de la montagne. Leur objectif ? Découvrir des endroits difficiles d’accès et être les premiers à laisser leur trace dans la poudreuse.
Aujourd’hui, les amateurs de ski de rando ne se limitent plus au hors-piste et leurs motivations sont nombreuses : garder la forme, découvrir une autre expérience du ski, ou se rendre dans des endroits plutôt isolés, non desservis par les remontées mécaniques. Pour tout savoir sur le ski de randonnée, de la tenue au matériel en passant par la sécurité, lisez cet article.
Comme le dit Thomas : “dans le ski de rando, le plaisir se trouve dans le fait que l’on se déplace à la force de sa propre énergie”. Même si j’admets que je préfère la vue à l’effort (et de loin), il faut bien reconnaître que le ski de randonnée est le seul sport d’hiver qui permette d’accéder à une montagne authentique, à l’état naturel et préservé et d’avoir la satisfaction de mériter une telle vue.
Les stations où exercer le ski de rando
Avec la popularité croissante de la discipline, de plus en plus de stations de sports d’hiver françaises proposent des itinéraires pour le plus grand plaisir des amateurs. Cela permet de débuter la pratique dans les meilleures conditions, en évitant ainsi de potentielles collisions avec d’autres skieurs.
Les compétitions de ski de rando, qui débutent après la seconde guerre mondiale, ressemblent principalement des militaires. Aujourd’hui, ces compétitions attirent aussi de nombreux fans et curieux en stations. Les magasins de location ne sont pas en reste non plus et propose la location de ski, chaussures et peaux. A la Plagne et à Val d’Isère, Oxygène vous propose du matériel récent et moderne adapté à votre niveau.
Une vue à couper le souffle et un silence incroyable
Une fois arrivés au sommet, une heure plus tard, le silence est bluffant. Il amène une certaine quiétude. Je pose mes skis, enlève les peaux et les range dans mon sac à dos. Je m’habille un peu plus aussi : gants, bonnets, seconde couche. Tous les vêtements qui me paraissent superflus lors de la montée sont désormais les bienvenus ! Après avoir pris le temps d’admirer ces sommets tranchants qui nous entourent, nous sommes parés pour la descente. Et là je comprends : la descente est magique. Il n’y pas l’ombre d’un autre skieur et les paysages sont exceptionnels. Avant de reprendre le chemin des pistes damées, Thomas nous rappelle que l’expérience ski que nous venons d’avoir, n’est comparable à aucune autre et que nous avons mérité cette incroyable descente. 5 mins plus tard nous sommes de retour à Plagne Centre. Pas totalement remise de l’effort fourni à la montée, je regarde les premiers skieurs qui arrivent sur le front de neige, impatients que les remontées ouvrent et je me sens très fière de ce que je viens d’accomplir.
Vous souhaitez vous aussi embarquer pour l’expérience premières traces ?