LE FREERIDE AU FEMININ : Portrait de monitrice

En cette veille de journée de la femme 2017, nous souhaitons partager avec vous une histoire prenante et surprenante, celle d’une jeune skieuse à l’agenda bien rempli, qui a su allier études, passion et travail.

LE FREERIDE POUR TOUS

A 21 ans, Noémie prend le départ des épreuves françaises du Freeride World Qualifier, une pointe de stress au ventre mais de la détermination plein de regard. #BeBoldForChange, c’est le concept que Noémie et notre école de ski voulons défendre pour soutenir l’égalité des sexes dans le monde du sport d’aujourd’hui.

Le Freeride World Tour est un événement mondial, où les plus grands riders se rejoignent dans les plus grandes stations de ski au monde; un championnat de taille qui fait rêver tous les freeriders du monde. Parmi les compétiteurs nous retrouvons des têtes d’affiche, cependant les noms des riders sont plus connus que celui des rideuses, elles sont aussi bien moins nombreuses à participer aux étapes. Focus sur le portrait de notre freerideuse locale, Noémie.

UN PASSÉ DE COUREUSE HONORABLE

Originaire des Vosges, Noémie débute le ski à l’âge de 2 ans. Elle trouve rapidement son équilibre dans la pratique de ce sport et gravi les niveaux avec briot. A l’âge de 7 ans, elle débute la compétition où dès sa première course, elle obtient la 2ème place. De la, elle ne s’arrêtera plus. Elle enchaîne le Pôle Espoir, les courses FIS, le lycée en section Brevet d’Etat, afin de débuter le monitorat de ski. Elle obtient le test technique et la préformation à 17 ans. Ce parcours lui a permis de passer les étapes très rapidement et, grâce à ses points FIS, obtient d’office le niveau Eurotest, sans avoir à passer l’examen.

Âgée d’à peine 19 ans, elle devient coach pour le comité départemental du Bas Rhin. Elle mène de front son activité de coach, ses entraînements personnels, ses études universitaires en section STAPS et enseigne le ski. ”Entre les compétitions, les entraînements, l’équipe que je coachais et les études, c’était trop à gérer pour m’intéresser encore à une autre discipline. Et puis, dans les Vosges, les hors-piste n’ont rien de comparables.” nous confie-t-elle, le sourire aux lèvres. Noémie a donc fait de plus en plus de sorties Freeride, puis s’est inscrite cette année au Freeride World Qualifier.

Noémie a maintenant 21 ans. Elle s’est redirigée vers le diplôme du DEUST (Etudes Universitaire section Activités de Pleine Nature) à Lyon, afin de continuer sa formation de monitrice de ski et d’obtenir une double qualification en voile. Depuis 2 ans passe son été à Gruissan où elle enseigne la voile, son hiver à Méribel où elle enseigne le ski, et ses intersaisons à étudier et à s’entraîner.

Depuis son arrivée à Méribel, dans les 3 vallées, elle s’est pris de passion pour le freeride. “Avant, dans les Vosges, je faisais du hors piste de temps en temps, mais je n’avais plus de temps pour moi.” nous explique-t-elle.

POURQUOI REPRENDRE LA COURSE ?

“J’avais envie de reprendre la compétition, le stress du départ me manquait.” Après de nombreuses années de compétition, c’est en effet difficile d’arrêter d’un coup. Pour Noémie, ce n’est pas le slalom qui lui manquait, mais bien ce sentiment de picotement au ventre, de boule dans la gorge au moment de prendre le départ. Elle s’est entraînée, a fait des sorties en hors pistes dans de bonnes conditions comme dans la pire des trafol, pour se faire les jambes et reprendre la technique.

“Les compétitions de freeride ne sont pas plus dangereuses que les compétitions de slalom, c’est une idée qu’on se fait du ski hors piste. Quand j’étais sur un slalom à pleine vitesse, je peux vous assurer que je n’étais pas rassurée, pas plus que lorsque je suis en haut de la face, et que je dois me lancer.” Un autre moniteur de notre école et compétiteur du FWQ est Florent Jauffred. Il a eu l’occasion de faire une petite sortie hors piste avec Noémie afin de lui donner quelques conseils. Lors de la saison 2016, Florent a gagné la première place du classement français du Qualifier. Cette saison il continue les étapes, la semaine prochaine il sera à Nendaz pour l’une des dernières épreuves.

LES PREMIERS PAS DANS LE FREERIDE AVEC LE FWQ

Contrairement au Freeride World Tour, le Freeride World Qualifier est accessible à tous. “Je n’ai pas beaucoup d’expérience en freeride, le FWQ me permet de retrouver la compétition tout en gardant un esprit décontracté.” C’est pour cette raison que ce championnat attire les amateurs et les curieux, il permet de goûter à cette ambiance professionnelle et sportif de haut niveau le temps d’une course ou deux. En effet, on s’inscrit pour une course, et non pas à toutes les étapes. Cela signifie que chaque rider choisit la course où il veut se rendre, et n’est pas exclu du championnat s’il en manque une. Cependant si l’on veut rentrer dans le classement France et obtenir de bons points il faut participer à toutes les courses.

Comment ça fonctionne ?

“Il y a un système d’étoiles.” nous explique Noémie. Les courses sont classées de 1 à 4 étoiles, ce qui représente les niveaux. On commence par les courses à 1 ou 2 étoiles, puis en fonction du nombre de points obtenus on gagne l’accès aux courses supérieures. Cette saison Noémie s’est concentrée sur les courses 2 étoiles en France (Vars, Les Arcs, Chamonix et Courmayeur). En obtenant la 2ème place à Vars et la 3ème place aux Arcs, Noémie s’est bien placée sur le FWQ Europe Océanie.

Les pentes choisies pour les épreuves sont les mêmes pour les hommes que pour les femmes. “On monte à pied jusqu’au départ. Depuis le bas on choisit sa ligne en fonction de ses capacités, pour moi c’est le plus dur.” nous confie Noémie. Il est difficile depuis le bas de se rendre compte de la pente, puis de se souvenir de son choix une fois en haut. Chaque compétiteur part avec 50 points puis en gagne en fonction de ses choix de ligne, de sauts, de rochers pris, de la vitesse, de l’engagement, de sa technique, etc; ou bien il en perd s’il tombe ou perd le contrôle. Si le skieur tombe mais garde les skis au pied il peut continuer, s’il déchausse sa course est terminé, et il est disqualifié.

Le plus sympa : Le Freeride World Tour propose de parier sur nos riders favoris, grâce au Fun Bet, organisé par PeakPerformance. N’hésitez pas à encourager Noémie pour la saison prochaine en pariant sur sa victoire.

AU PROGRAMME POUR 2018

Après ce premier essai  de compétition en Freeride, Noémie vise pour la saison prochaine les courses de niveau 2 à 3 étoiles. Son objectif est de faire un maximum de manches en France, Suisse et Autriche.

Courir en ski demande une forte implication, un budget (entre 100 et 150€ l’inscription par course) et une volonté de fer. Il faudra un entraînement de pré saison assez important. “Avant je faisais pas mal de vélo, du mountain bike, en automne pour me préparer. La saison prochaine, il faudra que je m’y remette pour tenir la distance.” Des abdos, du renforcement musculaire, du cardio et de la volonté seront les éléments clés de l’automne 2017 pour Noémie.

Une belle carrière en perspective pour notre jeune monitrice à Méribel, et un exemple à suivre pour toutes les femmes. En suivant le modèle de skieuses locales, comme Marie Martinod, de La Plagne, ou Tessa Worley, du Grand Bornand, nos skieuses veulent montrer leur motivation et porter haut leurs aspirations. La route est encore longue pour obtenir la même place que les hommes dans le monde du sport, mais nos skieuses professionnelles et nos monitrices locales contribuent à faire avancer la cause des femmes, à leur échelle. Et pour cela, nous leur apportons notre soutien et nos encouragements.

#BeBoldForChange #WomenPride #8mars #JourneeDesFemmes

© Rémi NGuyen Cao

Une petite cure d’air frais et de bien être en montagne, ça vous tente ? A l’occasion de la journée de la femme, notre école Oxygène à Val d’Isère souhaite partager leur vision du ski au féminin en proposant un pack Ladies Only : ski, yoga, et massage entre filles. 

Auteure : Marion Clerc

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